Saison II : Prologue


Prologue : Grandir dans les ténèbres



Cette nuit-là, la lune était pleine illuminant le décor forestier, le rendant loin d’un bois dangereux et obscur. C’était comme des poussières qui volaient autour de lui, un petit garçon aux cheveux châtain, et aux yeux noisette regardait d’un air émerveillé le paysage. Le vent soufflant sur son visage, et les bras tendus devant et ses jambes tendues – digne d’une posture de Superman lors de ses vols —, il se tourna pour voir « ses » ailes. Rouge flamboyant, aussi lumineux que le soleil, lui-même. Mais bien vite, le soleil doit laisser sa place à la lune et sa froideur. Les flammes changèrent d’un rouge orangé pour un bleuté cristallisé.
La sensation de la chaleur et le bonheur disparurent en même temps, que les ailes se transformèrent, laissant l’angoisse et le froid l’envelopper.
Soudain un cri de loup le surprit, et il tourna la tête pour voir une silhouette humanoïde avec des attributs lupins juchés au sommet de la cime d’un sapin. La créature bascula la tête et tourna son regard d’un rouge carmin, féroce vers lui.
L’enfant voulut se diriger vers l’être, comme un papillon attirait par une lumière, mais ces ailes ne lui obéir pas. Puis, il se souvient. Il n’en possédait pas.
Deux bras musclés et puissants lui rappelèrent la dure réalité, et avec crainte, il tourna la tête pour croisait un regard d’un bleu glacial.

Sam…

L’enfant cessa de respirer un instant, en entendant son prénom prononcer par l’ange aux ailes de glace. Mais cela ne collait pas.

... Je t’en prie... Sam…

Il lui parlait, mais la voix était féminine et lui rappelait quelqu’un.
Samuel fronça les sourcils, mais un craquement puissant d’une branche qui cassent, retentit et du coin de l’œil, la créature lupin sur deux pattes venait de sauter vers eux.
Un grognement, un sourire en coin de l’ange, Sam se sentit voler… ou plutôt tomber…
La chute était interminable... Son cœur battait à tout rompe... des larmes lui embrouillèrent la vue... Deux formes se battaient au-dessus de lui... pour lui, il en était certain.
Allait-il mourir ainsi ? Deux yeux rougeoyants... une patte pleine de griffes tendues vers lui... Sam tendit sa main... Un sourire se dessina sur son visage en sentant la fin... et puis...

Sam... réveille-toi !

Assis dans son lit, Sam agrippa son torse en sentant son cœur prêt à sortir de sa poitrine, et sa respiration haletante. Une main manucurée et fraîche lui toucha le bras, le faisant sursauter, et la main s’éloigna.

Pardon, Samy.

Sam ferma les yeux, et bascula la tête en arrière contre le mur de sa chambre, avant de les ouvrir et les planter interrogatif dans ceux de sa sœur.

Qu’est-ce qui se passe, Lulu ? marmonna-t-il, en reprenant peu à peu une respiration et un rythme cardiaque normal.

L’adolescente aux cheveux bruns et aux yeux noirs pailletés dorés n’était plus. Lululan était devenue une jeune femme aux cheveux brun coupé court aux mèches rouges, et aux yeux mordorés. Son visage autrefois malicieux et joyeux avait laissé place à celui d’un masque froid et hautain, sauf en présence de son petit frère.
Le masque n’était pas là pour cacher ses émotions, Samuel vit bien la peur et l’anxiété de sa grande sœur.

Nous devons partir. Souffla-t-elle, après avoir observé les alentours de la petite chambre plongée dans l’obscurité. Elle en a ramené un autre, et je n’en peux plus. Il faut partir, maintenant.

Sam détourna la tête pour tomber sur son reflet de son miroir posé sur son armoire et ce qu’il vit le déplut au plus haut point.
Le petit garçon de quatre ans avait grandi pour un jeune garçon de sept ans, qui aurait pu donner plus avec son air hanté.
Ses cheveux châtains avaient poussé pour tomber sur sa nuque, les mèches devant étaient collées à son front humide de transpiration, et ses yeux noisette mordoré étaient devenus une palette de couleur ambulante. Ce soir, elle était d’un noir profond comme son âme.

Sam, nous devons fuir et retrouver maman.

Le noir devint une seconde, d’un rouge carmin avant de se tourner vers sa sœur, et la fusillait du regard.

Tu es folle ou quoi ? Maman est ici. Qu’est-ce qui te prend ? Tu as encore fait un cauchemar, c’est ça. Cracha-t-il au visage de Lulu, choquée qui se leva du lit où elle était assise. Tu viens toujours me réveiller pour les mêmes conneries.

Oh, non... Sam…

Une main sur sa bouche légèrement ouverte sur le choc, et les yeux embués de larmes, Lulu recula d’un pas.

Elle t’a lobotomisé... Sam…

Fiche moi la paix, Lulu et laisse-moi dormir bordel. S’écria brusquement Sam, s’énervant de plus en plus.

Soudain, la lumière de la pièce s’alluma et une silhouette féminine au sourire maternel, était au seuil de la chambre.

Les enfants, il est tard. Ne criais pas ainsi, voyons.

Pardon, maman. Grimaça Sam, en se massant la nuque, l’air gêné. Mais Lulu a encore fait un cauchemar, je crois.

Très bien, je vais m’en occuper. Déclara la voix douce et froide, de ladite mère.

Soudain, Lulu eut un sursaut de conscience, et fonça vers leur mère la bouscula pour courir dans les escaliers. La belle brune aux yeux noirs se releva, élégante puis sourit à Sam, éteignit la lumière et ferma la porte derrière elle.
Les secondes passèrent puis un cri de douleur strident fît sursauter Sam, qui ferma les yeux.
Des bruits de pas retentirent dans la maison, puis un bruit de porte, et enfin le silence.
Un silence oppressant, qui donnait plus envie de s’endormir pour Sam, qui se leva de son lit. Il s’agenouilla pour enlever une des planches de son plancher, et sortit un carnet, après replacer la latte.
Il s’installa à son bureau, et ouvrit le calepin pour être accueilli par un portrait d’un visage sans yeux, mais avec un sourire bienveillant d’un parent aimant. Des cheveux bouclés sombres entouraient ce visage doux, et une pleine lune surplomber la personne.
Sam eut un sourire triste, et s’empara de l’un de ses crayons, et laissa sa main accompagnée du crayon sur le visage incomplet pour faire apparaître enfin la personne qui lui manquait le plus.

Une larme tomba sur le dessin, au coin de l’œil de la jeune femme, qui pleura également. Soudainement, énervé, Sam arracha, la page en fit, une boulette et la jeta dans sa corbeille, avant de cacher son cahier de dessin, et se recoucher.
Le reflet fusilla Sam ou était-ce l’inverse, mais avant de lui tournait le dos, il lui lâcha une dernière phrase.

Je te hais.




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