Coeur de Lune | Saison 1 - Episode 11


Épisode 11 : Il était une fois …







- Tout le monde est bien installé ?

- Oui !

- Alors … « il était une fois une petite fille blonde avec un chaperon rouge… »





- Beth, tu crois aux contes de fées ? Demandais-je, en dessinant des arabesques imaginaires sur le ventre nu de mon amante.



Une fine pellicule de transpiration était sur sa peau blanche et pâle dût à notre passion déclarée dans les draps pendant de longues minutes. La main dans mes cheveux s'arrêta me faisant grogner de mécontentement. La caresse reprit et la voix légèrement rauque d’Élisabeth s'éleva.



- Non.



Je fronçais les sourcils et me releva doucement pour plonger mon regard dans le sien.



- Pourquoi ?

- Parce que la vie n'est pas un conte de fée et que si c'était le cas, je ne serais pas lesbienne. Et ça ferait chier. Soupira-t-elle, faussement triste.



J'éclatais de rire avant de me recoucher contre son ventre, et un sourire coquin me vient aux lèvres, quand je glissait mes doigts vers le mont du Désir, arrachant un soupir d'allégresse.





« ...En passant dans un bois elle rencontra compère le loup, qui eut bien envie de la manger ; mais il n'osa, à cause de quelques bûcherons qui étaient dans la forêt. Il lui demanda où elle allait … »

- Mais Loupi, pourquoi le loup veut manger le chaperon rouge ?

- Parce c'est un vilain loup.

- Mais toi, tu es un gentil loup !

- Oui, poussin.





J'éclatais de rire quand je retombais aux côtés de mon amante, dans un état second d’allégresse.



- Moi, je crois aux contes de fées. Parce que je veux croire à une vie heureuse avec ma famille et toi. Soufflais-je, avant de me tourner et l'embrasser avec tendresse. Surtout toi. Je t'aime Beth.

- Je t'aime aussi Audrey. Mais tu es folle…

- Pourquoi dis-tu ça ? Grognais-je contre ses lèvres.

- Parce que notre monde est sombre et la mort peut venir nous faucher. Et les happy end n'existe pas.

- Défaitiste. Marmonnais-je en me levant brusquement du lit sous le regard gourmand de ma maîtresse, direction la salle de bain adjointe à la chambre.





« — Ma mère-grand, que vous avez de grands yeux !
— C'est pour mieux voir, mon enfant.
— Ma mère-grand, que vous avez de grandes dents !
— C'est pour mieux te manger. »
Et en disant ces mots, ce méchant loup se jeta sur le petit Chaperon rouge, et la mangea. »

- HAAAAAAA !

- Samy crie pas comme ça !

- Mais le méchant loup a manger la petite fille !

Samuel posa un regard humide sur moi.

- Ce n'est pas la fin, Samy, voyons !

- C'est vrai ?

- Bien sûr ! Donc «  La petite cria au secours et soudainement un loup noir sauta au travers de la fenêtre et sauva le petit chaperon rouge en utilisant son pouvoir d'Alpha et demanda au méchant loup de laisser cette famille tranquille. FIN. »

- Ouais ! Maman Loupi, tu as sauvé le petit chaperon rouge ! Mama est la plus forte !

- Je sais, poussin. Maintenant, dodo.

- Mama, tu nous protégeras toujours comme le petit chaperon rouge ?

- Mieux encore, mon poussin.





Lavée et habillée, j’entrai dans la chambre pour croiser Beth rentrer dans la salle d'eau et mon portable choisi ce moment pour sonner. Je soupirais d'agacement et fronçais les sourcils en voyant le numéro anonyme.



- Allô ?

- Bonjour petite louve, comment vas-tu ? Me demanda une voix souriante me donnant des frissons.

- Salope, où mon fils ? Où est Samuel ? Connasse ! Réponds ! M'écriais-je, sentant la rage monter d'un cran.



Elle ria de plus belle et je me demander si Élisabeth n'avait finalement pas raison sur les contes de fées.



- Tu ne poses pas la bonne question, ma chère. Tu dis être une mère, mais tu ne fais pas attention à tous tes enfants. Dit-elle, avec tout son venin.



Je deviens livide en comprenant qu'elle parlait de Lulu. Je tombais assise sur le lit en état de choc.



- Où est-elle ?

- Je vais te raconter une petite histoire...Il était une fois, une petite louve qui croyait que sa meute serait uni à jamais, mais une vilaine et magnifique jeune femme lui prouva le contraire … avant de la tuer … froidement…



Étrangement, une fumée blanche s'échappa de mes lèvres et je sentit la brusque morsure du froid. Je tournais ma tête vers les deux grandes fenêtre de la chambre couverte peu à peu de givre. A travers d'une, les yeux glaciales me firent grogner.



- Kallans… marmonnais-je, avant de crier de surprise.



Les vitres éclatèrent à cause d'un blizzard qui me fit rencontrer un mur violemment, ma tête tapa fortement en faisant grogner de douleur.



- Mais qu'est-ce que tu fous, Audrey ? Demanda brusquement Élisabeth en ouvrant la porte de la salle de bains. Mais que … ?

- Ferme cette putain de porte, n'en ressort que quand je te le dis, c'est clair ! M'écriais-je, malgré la bourrasque de vent glaciale dans la chambre.



Beth hocha la tête avant de fermer la porte et j'entendis le cliquetis de la clé dans la serrure, qui me rassura. Soudainement, le vent se stoppa brusquement et des bruits d'ailes s'approchèrent jusqu'à que je vois le phénix de glace se posait sur le sol de la chambre, calmement.



- Salut Kallans, tu es venue pour quoi ? Demandais-je nonchalamment.

- Je suis venue pour te tuer...Dit-il d'un ton sombre.

- Habituel et mortellement classique. Par contre, tes mèches blanches ne te vont pas du tout ! Ricanais-je.



Un mouvement de main et un petit saut de côté, le bruit de l'impact dans le mur me fit déglutir quand je regardais le stalactite planter dans le mur où ma tête se trouvais, y a quelques secondes.



- Donne moi ton cœur et cette histoire sera finie, Alpha.

- Désolé, je déteste les histoires tristes et mon cœur n'a pas particulièrement envie de quitter ma poitrine.

- Très bien.



D'un mouvement de poignet, il fit apparaître une épée qui se cristallisa en quelques instants sous mes yeux émerveillés. Je connaissais pas ce talent au phénix. Kallans me lança un sourire provocateur, je levais les yeux au ciel.

Mes crocs et mes griffes sortirent d'un coup, sous le petit sourire presque moqueur du phénix. Connard. Il me sous-estime. Je m'élança à pleine vitesse et puissance, et l'éclat blanc de la lame ne m'arrêta pas. La douleur brûlante me fit sauter d'un bond en arrière. Hébétée, je regarda la lame de glace recouverte d'un filet de sang, puis je fixais mon ventre où mon tee-shirt avait été coupé et la peau montrait l'entaille faites par la lame.



- C'est quoi ce bordel ?! M'écriais-je, sous la douleur et le sourire supérieur de Kallans.

- Ta stupidité ? Ria-t-il.

- Va te faire foutre !

- Et toi, meurs ! Dit-il en s'élança vers moi d'une vitesse hallucinante qui me surprit.



Je vis la lame abattre sur moi, et le sang gicla. Un cri de douleur m'échappa.







OoooOoooO







Sam était assis sur la balançoire que les petites amies de sa maman avait faites pour lui. Il souriait comme un fou en riant quand le balancement l'emmenèrent plus dans le ciel. Il pouvait presque toucher le ciel et les nuages. Il voulait voler.



- Plus haut, grande sœur ! S'écria l'enfant à l'adolescente qui le poussa encore plus fort avec un grand sourire, heureuse.



Le portrait était magnifique et enchanteur des deux enfants jouant ensemble, mais en regardant de plus près, leurs yeux fixait les alentours d'un air apeuré et triste. Ils étaient dans une cage doré. Des centaines d'yeux les fixèrent jouer dans le jardin. Ils ne pouvaient fuir.



Soudainement, une silhouette sombre s'approcha à pas de loup, pour se poster à côté d'eux, tout restant cacher à couvert de l'arbre.

- Salut, les gosses. Je viens de la part votre maman louve pour vous sortir de là. Cela vous dit ? Dit le chasseur avec un petit sourire amusé, tandis que ses yeux fixait autour de lui aux aguets.



Un silence oppressant lui répondit. Il fronça les sourcils, et regarda les enfants qui continuer de jouer comme s'il l'entendait pas.



- Hé les gosses ! Répondait moi, bordel ! Grogna-t-il, en commençant à stresser.



Toujours aucune réponse. Frédéric soupira et décida d'agir. Il s'empara du gosse, qui lui lança un regard apeuré et mélancolique qui le fit quelques instants, avant qu'il le soulève. Étrangement, l'enfant ouvrit la bouche pour pousser un cri silencieux et l'horreur apparut devant les yeux du chasseur qui vit six yeux apparaître avant de lui bondir dessus. Il lâcha le gamin, et cria en fermant les yeux, puis il la sentit entrer dans sa bouche. Tombant à genoux, il prit sa gorge à de mains, et se força à tousser, mais il la sentit descendre dans sa gorge.



Des bruits de pas lui fit tourner la tête vers la maison, pour voir la femme monstrueuse lui sourit avant de prendre le petit garçon dans les bras, et s'emparait de la main de l'adolescente.



- Il est temps de partir, les enfants !



Le chasseur eut le regard mélancolique et de terreur des deux enfants avant de s'effondrer sur le sol, rendant son dernier souffle et l'araignée sortit par sa bouche, puis suivis le chemin de sa maîtresse.







OoooOoooO







Allongée sur le dos, je vis l'épée au dessus de ma poitrine prête à être abattu, quand brusquement, un coup de feu retentit et souffla Kallans en arrière le faisant rencontrant un mur loin de moi. Une main se tendit devant moi et je la pris pour me relever et regarder bêtement ma sauveuse.



- Pourquoi tu me sauves ?

- Parce que tu es une chasseuse et qu'on abandonne pas les nôtres. Me dit calmement ma génitrice en gardant son fusil à pompe pointé vers le phénix. Maintenant, descend. Une voiture t'attend.

- Quoi ? Demandais-je confuse, en gardant un œil sur Kallans qui avait l'air évanoui.

- Ton oncle a suivi ta fille et c'est où ils se trouvent. Il est partit les prendre, mais tu dois le rejoindre pour l'aider au cas où. Maintenant, fonce gamine !



Kallans commença à se relever et je m'élança vers le couloir avec l'espoir d'arriver à temps.





Katia attacha calmement Samuel, puis vit le regard plein de haine de l'enfant la faisant sourire tendrement. Un regard vers Lululann pour recevoir le même dégoût et la même haine.



- Bientôt, vous l'oublierez et je serais votre unique maman...Vous verrez…



Je sauta dans la voiture qui démarra en trombe, je me tourna vers le conducteur pour rencontrer le profil du fils prodige de ma génitrice qui fixait durement la route. Je déglutis en priant de ne pas mourir dans un accident de voiture. A un virage, la voiture faillit rentrer dans une voiture bleue conduit par une femme, puis nous entrons dans l'allée du manoir des Dumas. A peine la voiture arrêtée, que je bondis à l'extérieur.



Katia sourit cruellement quand elle vit la voiture noire qui avait failli la percuter rentrer dans son allée. Elle avait envie de laisser éclater sa joie, mais conduit tranquillement le plus loin possible.



- Tu as perdu, petite louve...Dit-elle en regardant dans le rétroviseur le visage de ces nouveaux enfants.



J'ouvris la porte d'entrée qui claquait contre la porte, résonnant dans l'immense bâtisse vide. Une sensation étrange me tirailla les entrailles. Je m'élança vers les escaliers en suivant les odeurs de Lulu et Sam que je trouvais.



L'épée entailla le bras de Catherine qui grogna de douleur, et d'énervement. Sous le coup de la douleur, elle avait fait tomber son arme à feu sur le sol. Le phénix sourit prêt à abattre sa lame dans sa poitrine quand une voix s'éleva derrière lui.



- Bouge pas, connard! S'écria Élisabeth, en tenant l'arme à feu, l'air déterminé.



Kallans eut un sourire amusé et leva les mains au ciel.



- Lâche ton arme !



Le phénix ouvrit la main, Élisabeth suivit la chute de l'arme puis elle hoqueta quand elle ne la vit pas arriver sur le sol. Un éclat bleuté lui passa devant les yeux.



- NON !



Hébétée, Élisabeth regarda l'épée dans sa poitrine, puis le visage de la chasseuse, triste. Un filet de sang coula du bord de ses lèvres, et une gerbe de sang aspergea la chambre quand la lame fut retirer de sa poitrine.



Ma course s'arrêta vers une chambre où la porte était fermée. J'inspirais avant de l'ouvrir, empli d'espoir. Elle grinça sur ses gonds, puis dévoila la pièce … vide. Les larmes me vinrent aux yeux quand l'odeur forte de mes deux enfants m'entoura. Sur le mur face à moi, un simple mot écrit avec du sang.







FIN


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