Coeur de Lune | Saison 1 - Episode 9
Épisode 9 : L'antre de la bête
Sam
frissonna quand ses pieds nus touchèrent le sol, et leva sur son
regard vers son grand-frère et lui sourit qu'il perdit rapidement.
Le regard flamboyant n'était plus qu'un abysse glacial. Ses grandes
ailes qui ressemblaient à un ange ardent lui donnait un air plus
sombre.
-
Grand-frère … On est où ? Demanda le petit Sam, d'un air
légèrement apeuré.
La
porte en bois était immense et impressionnante, mais la perspective
de l'intérieur de la maison lui faisait peur. Kallans ouvrit la
porte qui grinça sur ses gonds sur le néant. Sam déglutit avant
d'avancer d'un pas réticent mais courageux grâce à la main dans
son dos. La porte claqua derrière eux, les plongeant encore plus le
hall d'entrée dans la pénombre.
-
Avance … Grogna le phénix de glace en poussant brusquement Sam
dans le dos.
Le
petit métamorphe se rattrapa à la rambarde de l'escalier menant à
l'étage de la grande maison, il tourna la tête derrière lui, pour
ne plus voir Kallans se tenant à la porte. La peur le frappa au
ventre et à la gorge les nouant lui donnant envie de fuir loin
d'ici. Mais le souvenir de sa grande sœur Lulu lui donna le courage
et se redressa en observant autour de lui.
-
Kallans ? Grand-frère ?
La voix
de l'enfant résonna le faisant frissonner. Il était seul.
Il
ferma les yeux, et plusieurs prénoms s'échappèrent de ses lèvres
tremblantes. Maman Loupi, Lulu, Bastian, Kallans...Il les répéta
pendant de longues minutes mais un bruit étrange le sortit de sa
léthargie.
Samuel
tendit l'oreille en fixant les ténèbres, et le bruit visqueux
retentit encore. Il déglutit et le souvenir d'une idée de Lulu lui
revient.
- Si
tu as peur du noir, samichou. N'est pas peur, utilise tes autres yeux
et la lumière revient.
Suivant le conseil de sa grande sœur, Sam ferma ses yeux et se
concentra même si le bruit retentit de nouveau, mais cette fois plus
près que le précédent.
Après de longues secondes, il sentit des fourmis le parcourir dans
tout le corps. Ses oreilles se transformèrent et s'allongèrent, se
couvrir de fourrure douce et caramel, une queue panache de même
couleur apparut à l'arrière de son dos.
Il ouvrit ses yeux pour voir la lumière arrivait et il leva les yeux
vers le plafond pour remarquer des fils brillants de milles couleurs
quand il bougeait la tête.
Il ria en s'amusant à pencher la tête de la droite à gauche, et il
se mit à tourner sur lui-même pour avoir l'impression que le
plafond était un grand arc-en-ciel.
Mais le même bruit mystérieux l'arrêta brusquement, il était sûr
qu'il venait de derrière lui.
Il se tourna en douceur, et tomba sur un regard d'un rouge écarlate,
un sentiment de soulagement lui prit son corps. Maman Loupi était
revenue.
Mais soudain, deux autres yeux apparurent suivit de deux autres et
ils étaient tous proches. Il avancèrent lentement vers lui, qui
était pétrifié de peur.
Des yeux n'avancent pas tout seul.
Puis Samuel écarquilla les yeux en voyant le buste de la femme et le
reste de son corps était celle d'une grosse araignée velue aux
longues pattes finissant sur des griffes.
Un sourire apparut sur le visage de la femme aux six yeux, et elle
ouvrit les bras en grand sous les yeux effrayés de l'enfant. Une
voix caverneuse et effrayante retentit dans l'entrée de la bâtisse.
- Viens mon petit...mon fils vient dans les bras de ta nouvelle
maman.
Sam hurla de terreur avant de foncer vers la porte et se jeter dessus
en pleurant, et appelant les membres de sa famille.
- Maman ! Lulu ! Bastian ! Kallans ! Au secours !
NON !
- Ne pleure pas, mon petit. Maman est là … Continua la voix
effrayante qui devient de plus en plus proche.
Les petits poings s'acharnèrent sur le bois de la porte, les pleurs
doublèrent laissant que des sanglots sortirent de la bouche de
l'enfant apeurée. Puis brusquement ce fut le silence.
Samuel hoqueta de douleur, de la bave coula de sa bouche, puis il
ferma les yeux.
Contre la balustrade de l'étage supérieur, Kallans regarda la
femme-araignée plantait son dard dans le dos de l'enfant coupant net
ses pleurs, avant de l'emmailloter dans ses fils de soie avec un
sourire tendre. Se sentant observée, la créature leva ses yeux vers
le phénix qui frissonna de dégoût et partit vers sa chambre.
Les cris de l'enfant résonnèrent encore dans son esprit et
également son envie de le sauver et tuer ce monstre. C'était une
étrange sensation pour le phénix de glace, mais il la tirailla le
reste de la nuit et le maintenant réveillé avec les yeux noisette
emplit de larmes en tête.
OoooOoooO
Les larmes coulèrent sur mes joues, en continue depuis que la phrase
avait été prononcé.
- Sam a disparu. Elle a Sam.
La voix douce d’Élisabeth n'arrivait pas à calmer mon corps
tordant de tristesse et de douleur.
Liliane !
Cri vite suivi d'un hoquet de douleur. Un sourire triste apparut
sur le visage de Catherine Montgomery qu'elle offrit à sa fille, qui
hurla de rage. La patte arachnide traversait la poitrine de la femme
de part en part. Un filet rouge sang coula sur le coin de ses lèvres.
- Audrey ? Tu m'écoutes.
Je renifla et essuya le torrent de mes joues. Je distingua mieux le
jardin aménager à la française du manoir familiale.
- Oui. Je t'écoute, Beth.
- Je te disais que le mieux serait d'emmener le reste de des gamins
où tu te trouve, non ?
La
rage fit se transformer la jeune fille en une belle louve au pelage
sombre et aux yeux d'un rouge écarlate brillant vengeance. L'autre
patte essaya d'embrocher le loup qui sauta habillement sur le côté
faisant rire la femme-arachnide qui releva sa patte pour l'abattre
sur la louve, qui refit un saut de côté. Le jeu continua de longues
minutes quand soudain une odeur de brûlé chatouilla les narines des
deux combattantes.
J’inspirai profondément en réfléchissant à l'idée proposée.
C'était à la fois une bonne et une très mauvaise idée. Faire
cohabité des êtres surnaturels et des chasseurs allait être
compliqué surtout que j'avais connue l'expérience pendant de
longues années. Vivre ici avait été un enfer.
- Audrey ?
Je soupirais et un raclement de gorge me fit frisonner. Dans le
reflet de la vitre, un regard noir m'observa.
- Peut-être.
La
créature hurla de douleur quand le poing flamboyant s'écrasa contre
son ventre noire velue, et l'enflammant. Le monstre bougea de manière
hérétique et le corps de la chasseuse toujours planté dans l'une
de ses pattes s'arracha et vola dans la pièce pour retomber contre
le sol lourdement.
La
louve couru vers le corps, mais s'arrêta pour entendre un cri
inhumain retentir derrière elle. Elle se tourna pour voir le visage
du monstre orné d'un sourire victorieux, malgré la moitié de son
corps en feu.
Pardonne-moi,
gamine.
Une odeur de cigarette m'agressa les narines, et je me tourna pour
m'appuyer contre la fenêtre. Le téléphone toujours à l'oreille,
trois paires d'yeux m'observèrent. L'un doux et affectueux, le
second sévère et colérique et le dernier satisfait.
Je fermais les yeux et inspira pour donner mon avis.
- Ton idée est bonne. Venez au plus vite. Je vous attends ici.
- Parfait à tout à l'heure, ma chérie.
Je raccrocha et ouvrit les yeux pour tomber dans les yeux noirs, plus
que satisfait et un sourire en coin sur un visage ridée.
La
patte était plantée en plein cœur, d'un jeune homme aux ailes
enflammées tombé à genoux. Le visage emplit de douleur se tourna
vers la louve avant de se craqueler et devenir poussière.
Le
phénix venait de mourir.
La
rage de la louve se décupla sous le rire démoniaque de la créature
qui continuait de brûler. La louve s'élança et sauta sur le
monstre qui eut un sourire presque tendre. La femme-araignée ouvrit
ses bras et ferma ses yeux, attendant la mort. Du sang gicla.
- Tu tiendras ta promesse, vieille femme. Grognais-je entre mes
canines.
- Bien sûr, mon enfant.
Le sourire n'avait pas bougé sur ce visage ridé de cette vieille
femme qui avait l'air d'une bonne grand-mère à faire des biscuits
pour les enfants sages. Mais Andrée Montgomery n'était pas une
simple grand-mère au sourire tendre. Non, elle était pire que tout
les monstres qui se tapissent dans le noir pour vous dévorer dans
votre sommeil.
La
créature rendit son dernier souffle et termina de s’enflammer. La
louve s'élança vers le corps de la chasseuse mais s'arrêta en
sentant le cœur ne battait plus.
Soudain,
des ombres apparurent. Ils étaient là. Les chasseurs arrivaient.
La
louve se retransforma, et se dirigea vers les cendres du phénix,
après avoir jeter un dernier coup d’œil à la femme chasseuse qui
était sa mère. Un gazouillement la fit sourire, et prit le bébé
aux petites ailes et au regard enflammé dans les bras.
Liliane !
L'adolescente
ne se retourne pas et sortit du lieu de la bataille sans un regard en
arrière.
La porte du bureau d'Andrée se ferma derrière moi, dans un fracas à
mes oreilles. L'envie de fuir était une mélodie à mes oreilles et
une tentation, mais le bruit de roues sur le gravier me donna du
baume au cœur.
Je laissais mon corps courir à travers les couloirs sans fin,
déraper devant l'escalier menant au rez-de-chaussée et sauta quatre
à quatre les marches pour glisser jusqu'à la porte d'entrée que
j'ouvris brusquement.
Deux corps me percutèrent synchroniquement, je tenus bon sur mes
deux jambes et plongea mon nez dans la chevelure de Lulu, puis la
nuque de Bastian, pour sentir leur odeur emplirent mes poumons. Les
pleurs des deux adolescents me firent mal, mais le bruit de pas
venant vers nous me fit relever les yeux pour rencontrer des
émeraudes noyé de larmes.
- Je suis désolé, Audrey.
Je lui offris un sourire rassurant, en serrant plus étroitement les
enfants dans mes bras.
- Je vais réunir ma famille de nouveau. Nous serons réunit bientôt.
Je vous en fait la promesse.
Des bruits de pas retentirent derrière moi, et le regard légèrement
apeuré d’Élisabeth me fit comprendre qui se trouver derrière
moi.
Je m'écarta des adolescents pour me tourner et emprisonnant une de
leurs mains dans une des miennes, et encra mon regard dans celui des
personnes présente dans l'escalier principal.
- Lulu, Bastian, Elisabeth...voici ma famille.
Les regards sceptiques de Lulu et Bastian me brûlèrent la peau, et
un frisson d'anticipation me prit quand Andrée nous offrit son plus
beau sourire mortel.
-
Bienvenue dans la famille, mes enfants.
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