Coeur de lune | Saison 1 - Episode 5
Episode V : Passé flamboyant
Rangeant
les livres fraîchement arrivée d'une livraison, je les posait pour
les mettre en avant selon la maison d'édition qui nous avait envoyé
le carton de leur nouvel Best-seller. Le nom était quelconque et le
résumé était encore une pauvre fille qui recherchait l'amour chez
un mec qui n'était pas de son univers. Cette fois, c'était pas un
vampire mais un loup-garou. J'aurais aimé être cette gamine qui ne
rêve que son prince charmant et tombe plutôt sur un monstre qui
arrivait à se calmer par amour. Beurk !
Après
avoir fini de ranger ces livres, ma matinée venait de finir sans
histoire et je bouillonnait à l'intérieur. J'aurais voulu balancer
tout autour de moi et partir chercher les membres de ma famille pour
s'enfuir loin. Je soupirais et l'odeur immonde d'after-shave et de
parfum homme me donnait vomir me vient à moi.
Au détour d'une étagère, il apparut devant moi avec son sourire
« charmeur » et je me demandais ce qu'il allait me dire.
De sa démarche presque sautillante, il arriva quand je commençais à
m'occuper du troisième carton.
- Bonjour Miss Sexy. Susurra-t-il à côté de mon oreille, me
faisant découvrir l'odeur de son haleine douteuse.
Je me retenais de laisser ma louve lui répondre en sortant mes
griffes et lui faire comprendre sa place. Cela veut dire à genoux
devant moi. J'étais pas une Alpha pour rien. Je lui lança un regard
glacial en coin, qui le fit déglutir.
- Tu ne me salue plus, Audrey. Dit-il, maladroitement, en reculant de
quelques pas.
- Bonjour...Marmonnais-je entre mes dents, en me détournant de lui
et me remis à la tâche.
- Tu veux un café ?
Je me mis à rire jaune et il dût le sentir parce qu'il se mit à
rire bêtement. Puis, j’arrêtai de rire pour me tourner totalement
vers lui, et je vis son regard louché sur ma poitrine. Un grognement
bestial résonna dans ma poitrine et je reçus un regard intrigué de
sa part.
- Je crois que la demoiselle était très claire, mon cher …
Commença une voix familière dans mon dos qui me donna des frissons
dans la nuque.
Une silhouette passa à côté de moi pour se poster devant moi et
fixait l'étiquette épinglait sur la chemise de mon collègue.
- … Steve. Dégage. Dit-elle d'une voix glaciale, qui fit déglutir
le pauvre Steve, qui prit ses jambes à son cou jusqu’au vestiaire.
La silhouette si familière se tourna vers moi. Ses cheveux d'un
blond vénitien était retenus en queue de cheval haute, dégageant
son visage de porcelaine avec de beaux yeux en amande de couleur
vert-bleus aussi dure que des lames. Un sourire presque amicale était
posté sur son visage, mais son regard était entrain de me tuer peu
à peu.
Je déglutis pour reprendre contenance, même si les souvenirs
brûlants me revinrent en esprit. Un petit rire s'échappa de ses
lèvres glosés, avant de passer furtivement sa langue dessus. Elle
me chauffe, la Garce !
- Tu es en avance. Dis-je, en gardant mon regard dans le sien,
difficilement.
- Toujours, Sweety. Susurra-t-elle dans mon oreille, me faisant
rougir de gêne et d'envie. Un café ?
- Non.
Elle hoqueta en reculant et son visage choquée était tellement
mignon.
- Plutôt déjeuner. Dis-je en me retenant de rire. Attends moi au
bar-restaurant se trouvant en face.
- Très bien. Dit-elle en remettant ses lunettes de soleil. A tout de
suite, chérie.
Je la regarder sortir, et malgré sa silhouette qui ferait baver
toutes les femmes de la planète. Il y avait son côté sombre
qu'elle cachait derrière son apparence. Je pouvais ne pas la
rejoindre et elle comprendrait le message, mais j'avais tellement
besoin de me rassurer. Et j’espérais tellement me tromper.
Quelques minutes plus tard, je la rejoins à la terrasse où tous les
hommes avaient un regard posé sur elle. Pauvres fous, vous êtes
entrain de regarder une prédatrice.
Je m'assit en face d'elle, et je me cachais rapidement derrière la
carte du restaurant, qu'elle me força à baisser.
- J'ai déjà commander, chérie. Dit-elle d'un ton sans appel.
- Je ne suis plus ta chose. Lançais-je hargneusement, avant de le
regretter en la voyant jouer avec son couteau.
- Je le sais bien, même si j'avoue rêver encore de petites
soirées...rien qu'entre nous.
- Garce...Grognais-je entre mes dents, la faisant éclater de rire.
Je ne suis pas là pour parler de notre passé, mais pour te demander
de ton aide.
L'arrivé du serveur nous interrompus notre conversation. Il déposa
devant elle une assiette d'un gros hamburger avec un deux gros steak
haché bien saignant, et moi, une grande assiette de salade verte
sans sauce.
Je lui lançais un regard noir quand elle ricana.
- Je trouve que tu as un peu grossi depuis la dernière fois qu'on
s'est rencontrée …
- Pétasse ! J'ai pas grossi ! M'écriais-je, outrée.
- Alors ce sont tes vêtements qui font cette
effet-là...Déshabille-toi, chérie. Me dit-elle, en m'offrant un
clin d’œil qui me mît mal-à-l'aise.
- Rêve toujours...marmonnais-je, en piquant une feuille de salade.
- Mes rêves deviennent toujours réelles …
Cette phrase me donna des frissons et j'évitais son regard brûlant
en gardant la tête baissée sur mon assiette verte. Je grimaça à
chaque bouchée, mais je me voyais mal lui demander un morceau de son
plat qui avait l'air alléchant.
- Alors, que puis-je faire pour toi ? Demanda-t-elle,
sérieusement.
- J'ai besoin que tu vérifies quelque chose que nous avons en
commun.
Elle fronça les sourcils, intriguée.
- Nous avons vécu beaucoup de choses dans une chambre …
Lança-t-elle sur le ton de la plaisanterie. Mais, j'ai peur ce que
tu veux me demander de faire.
- Je veux que tu vérifies si elle est morte…
Elle reposa son hamburger et poussa son assiette de côté, d'un air
dégoûté. Je la vis scanner la terrasse avant de se pencher vers
moi avec un air grave.
- Elle est morte, Audrey. C'est le passé.
Je secouais la tête. Mon instinct était en éveil et me crier dans
toute mon âme que j'étais en danger. Je sentis mes yeux changer
comme le monde coloré devenir noir et blanc, ma louve se révéla
sous les yeux bleus-vert sceptique et brûlant de la rouquine.
- Ma louve n'est pas de cet avis.
- Ton instinct débloque, c'est tout. Claqua sa voix, d'un ton
rageur.
J’inspirai l'air et l’effluve de la peur me parvient. J'ouvris
les yeux pour revoir en couleur et surtout observer le visage fermé
de la belle créature assise devant moi. Elle a peur tout comme
moi.
Je posai ma fourchette et mon bras traversa l'espace qui nous
séparait pour s'emparer de la main blanche et fraîche. Elle tourna
son regard dans le mien, me dévoilant un torrent de peur et de
colère.
- J'ai une famille. Une meute. Je ne peux pas vivre dans la peur à
cause de mon instinct. Aide-moi, Beth. Soufflais-je, en douceur.
Pendant une longue minute, nous nous observions chacune, puis un
sourire lui revenait sur son visage, et son regard changea.
- Je veux bien t'aider … - mon cœur battait la chamade de joie et
de soulagement mais je ratais un battement en entendant la fin de la
phrase – mais à une condition. Dit-elle avant de se lever, faire
le tour de la table pour se mettre à mes côtés pour se pencher
vers moi.
- Laquelle ? Demandais-je, en déglutissant en regardant le sol
si intéressant.
Sa main fraîche prit en douceur mon menton, et releva mon visage. Je
frissonnai quand mon nez frôla le sien et que mes lèvres n'étaient
qu'à quelques centimètres des siennes.
- Toi.
Je fermais les yeux, m'attendant au baiser que je rêvais depuis que
j'avais posé les yeux sur elle. Quand soudain, la sonnerie de mon
portable nous firent sursauter. Nous nous écartons, tel qu'elle alla
se rasseoir avec un grand sourire. J’inspirai et décrocha sans
regarder l'auteur de l'appel.
- Mademoiselle Moon ?
- Oui, c'est moi-même. Répondis-je surprise par la voix autoritaire
et masculine qui me parlait. Je ne la reconnaissais pas. Et vous
êtes ?
- Monsieur Lavaret, le directeur de l'établissement scolaire Marie
Curie où votre soeur, Lululann et votre frère, Bastian sont
scolarisés.
- Oui, enchanté monsieur. Que se passe-t-il ? Un problème avec
eux, monsieur ? Demandais-je, m'attendant une mauvaise nouvelle.
- J'aimerais vous en parler en face à face. Est-ce possible ?
- Attendez un instant … - Je me tournais vers Beth qui avait
continuer son hamburger tranquillement et lui soufflais une
question : Est-ce que tu m'emmener quelque part ? Elle
hocha la tête tout en mâchant. - Oui, je préviens mon travail et
j'arrive d'ici une demi-heure. Cela vous va ?
- Très bien, Mademoiselle Moon. Nous vous attendons avec impatience.
Dit-il en raccrochant.
Je fixais mon portable, intriguée et apeurée. Est-ce qu'ils ont
fait une connerie comme tous les gosses ou était ce de l'ordre plus
grave ? Je sortis de mes pensées à la voix enchanteresse de
Beth.
- C'était qui ? Demanda-t-elle, en essuyant délicatement les
coins de ses lèvres.
- Le directeur du lycée où ma petite sœur et mon petit frère sont
scolarisés. Tu peux m'y emmener ?
- Je veux bien mais depuis quand tu as des frangins ? Tu es
fille unique, ma belle.
- Je te raconte tout quand on sera dans ta voiture, mais d'abord je
dois prévenir mon boulot que je dois prendre mon après-midi.
Soupirais-je en me levant direction la librairie.
Tous mes sens en alerte, j'avais l'impression que j'allais tomber,
puis une main fraîche attrapa la mienne. Je me tournais vers
Élisabeth qui rayonnait avec les rayons de soleil sur elle. Elle
était magnifique. Notre passé commun s'était fini par une
séparation déchirante et nécessaire. Mais à cet instant, j'avais
envie de tenter ma chance. J’entrelaçai mes doigts avec les siens,
et me pencha pour l'embrasser avec douceur. Je pris une seconde
décision : J'allais reconquérir cette femme !
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