Coeur de Lune | Saison 1 - Episode 4
Episode IV : Transformation
Le
lendemain, le soleil était radieux et ma régénération m'avait
guérie de ma crise d'hier. La peur et le sentiment d'alerte n'était
plus et pourtant, un cri me fit sursauté suivit de pleurs. Je sauta
hors du lit pour courir vers la source, et je me figea devant le
seuil de la porte de la chambre à coucher de Sam.
Debout,
face au lit, Kallans fixait Sam, qui sanglotait sans bouger. Une
furie brune rentra dans la chambre pour prendre le petit qui calma sa
crise de pleurs, dans les bras rassurant de sa sœur. Les pleurs
terminait, Kallans cligna des yeux et fronça des sourcils, puis
quitta la pièce sans un mot.
-
Qu'est-ce qu'il lui prend ? Demanda soudainement Lulu.
- C'est
pas … c'est pas grand frère. Renifla Sam, dans le cou de Lulu.
- Bien
sûr que c'est Kallans, bébé Sam. Soufflais-je. Même si au fond de
moi, j'avais l'impression de lui mentir.
Que
faisait-il dans la chambre de Sam ? Pourquoi ce dernier, s'est
mis à pleurer ? J'allais
pour sortir et demander des comptes à Kallans
quand la voix de Sam m'arrêta.
- Non ! S'écria-t-il, avec des trémolos dans la voix. C'est
pas grand frère !
-
Mais … Commençais-je avant
d'être coupé par la voix de Kallans dans mon dos.
- Le petit déjeuner est prêt ! Annonça-t-il avec un grand
sourire qui disparut quand il croisa nos regards intrigués et apeuré
pour Sam. J'ai fait quelque chose pour que vous me regardiez comme
ça ? Demanda-t-il étonné.
- Tu as fait peur à Sam, crétin ! Dit calmement Lulu, en
serrant plus étroitement le plus jeune contre elle.
-
Oh ! Je suis désolé,
bonhomme ! Dit-il un air navré vraiment sincère. Tu me
pardonnes ?
Sam leva son visage du cou de Lulu, pour se mettre à détailler
Kallans comme s'il le voyait pour la première fois. Un souvenir
douloureux qui me serra le cœur. Il avait l'air de le jauger s'il
pouvait avoir confiance à l'homme qu'il devait considérer comme un
grand frère.
C'était étrange et cela me tendit brusquement. La peur et l'alerte
me reviens à l'esprit, et je me sentis peu à peu malade de la
tension de la pièce.
- Oui, Grand frère. Dit-il d'une petite voix, avec un petit sourire.
Y a des cookies ? Demanda-t-il, innocemment.
Cette phrase détendit en une seconde tout le monde et je me sentis
stupide pensant que Kallans pouvait faire du mal à l'un de nous.
C'était stupide, n'est-ce-pas ?
Quelques
années en arrière, Kallans me
déposa sur le sol alors que la lune ronde montait en douceur dans le
ciel sans étoiles.
-
Alors tu veux découvrir qui tu es vraiment ? Me demanda-t-il.
Tout d'abord, que se passe-t-il quand tu as la sensation que tu n'es
pas normale ?
Je
regardai autour de moi quand je compris qu'il m'avait amener dans le
cimetière derrière les bois.
-
Tu veux me tuer, c'est ça ? Demandais-je, légèrement
angoissée.
-
Dixit la fille qui vient de voler dans mes bras, sans tomber et
mourir la tête fracassée contre le sol. Ria-t-il,
me faisant lever les yeux au ciel devant ma bêtise.
-
Alors ? Relança-t-il,
sérieusement en croisant les bras sur son torse nu.
-
Tu n'as pas froid ? Demandais-je, intriguée.
Il
pouvait être en plein été où les nuits sont douces, mais le voir
ainsi peu vêtu me donner des frissons. Il fronça les sourcils et
j'avais l'impression qu'il essayait de lire mes pensées ou de me
jauger.
Il
inspira et s'assit sur un banc non loin d'une allée de tombes, il
tapota la place à côté de lui. Je m'assit assez loin de lui avant
d'être ramené contre lui, et une chaleur m'envahit comme si j'étais
assise à côté d'un antre de cheminée.
-
Comme tu as l'air d'être septique et peu amène à parler de toi. Je
vais parler de moi. Soupira-t-il, d'un air assez ennuyé.
-
Tu n'es pas obligé. Marmonnais-je me sentant gêné d'être dans les
bras d'un inconnu.
Pauvre
idiote. Tu étais dans ses bras quand il volait. Mes
joues chauffèrent de gêne et de colère contre moi.
-
Certes, mais je veux te faire comprendre ce que je suis. Puisque que
je me doutes que voir un mec qui ne craint pas le feu ou encore qui
possède des ailes noires qui s’enflamment peuvent
paraître anormal. Dit-il d'un ton plus calme et sincère. Donc avant
tout, as-tu des questions à me poser ?
-
Qu'est-ce que tu es ? Tu es un métachose ? Demandais-je,
en plaçant naturellement mieux entre ses bras.
-
Je suis un phénix.
Je
m'écarta de Kallans pour lui lancer un regard complètement étonnée.
Il se fout de moi, c'est ça ? Au final, ça doit être
une caméra cachée...Putain qu'elle conne ! Je
me leva du banc brusquement sous le regard bleuté attentionné.
-
Tu veux me faire croire que tu es un animal mythique. Un putain de
pigeon de feu ! M'écriais-je, légèrement énervée.
Un
sourcil se leva quand je prononçais ma dernière phrase, mais il me
lança un regard flamboyant très dur.
-
J'ai vécu des siècles pour rencontrer une métamorphe inconnu qui
ose me traité de pigeon rôti. J'aurais tout entendu dans ma vie.
Soupira-t-il.
-
Et monsieur veut me faire croire qu'il est millénaire, c'est ça ?
Je suis même sûre que tu me raconte des bobards depuis le début et
que tu es un tueur de pauvres filles paumés comme moi. Continuais-je
dans mon délire.
-
Tu ne veux pas me croire. Fais comme tu veux, mais moi je sais ce que
je suis. Dit-il, en se levant du banc.
-
Je sais aussi ce que je suis, pigeon rôti ! Mangeur de filles !
Monstre !
Je
ne vis pas le danger mais je sentis l'aile me faire voler de
plusieurs mètres, et atterrir sur le gravier du chemin où je roula
un court instant. J'ouvris les yeux, et la douleur m'envahit me
faisant gémir en sentant les gravier me mordre ma peau. Et puis, je
le vis. Kallans était différent. Il avançait vers moi, avec ses
ailes noires qui s'enflammèrent un peu plus à chaque pas qu'il
faisait vers moi. Puis je l'entendis au loin, un hurlement qui
m'appelait. Soudainement, le phénix s'arrêta comme s'il avait
entendu ce même cri que moi avant de parler d'une voix mélodieuse.
-
Écoute le et réponds lui. Ferme les yeux et réponds lui. Dit-il
d'un ton ferme.
Je
fermais les yeux et l'appel revient en écho. Peu à peu, une
sensation s'empara de mon corps et une douleur immense m'envahit.
-
Kallans … appelais-je.
-
Je suis là. N'ai crainte.
-
J'ai mal … Grognais-je, en sentant ma tête me faire souffrir
brusquement comme si on me l'ouvrait en deux.
Je
m’écroulai sur le sol quand je sentis mon corps changer.
J’entendais mes os se casser, ma chaire se déchirait, mon corps
devenir autre chose.
Puis
après de longues minutes ou heures, j'entendis plus cet hurlement à
mes oreilles, mais un cœur battant et une odeur de brûlé me fit
ouvrir les yeux pour rencontrer le regard du phénix qui me sourit.
Étrangement,
le monde était différent. Puis
je comprenais quand je plongeai dans les yeux rougeâtres du phénix
qui me sourit. Je voyais le monde en noir et blanc sauf certaines
couleurs qui apparaissais comme des lueurs.
-
Finalement, j'avais raison. Tu es bien une métamorphe et une belle
louve. Dit-il avec un grand sourire.
Aucune
animosité dans ce regard. Que de l'acceptation qui m'embauma le
cœur.
J'étais heureuse que je lâcha un hurlement qui dût être entendu à
des kilomètres à la ronde.
De
retour au présent … J'observais
du coin de l'oeil, Kallans qui conduisait la voiture en direction du
lycée. On venait de déposer Sam, qui avait couru comme un fou vers
ses petits camarades en chantant à tue-tête que son grand-frère
avait fait des cookies.
Sans
le rire comminutif et le balbutage de Sam, un silence oppressant
régnait dans la voiture familiale.
Je
tourna la tête pour voir Lulu fixait le paysage sans vraiment le
voir et je me sentis fautif de son état de tristesse et de malaise.
Elle regarda son portable, puis elle soupira étrangement. Puis la
voix de Bastian coupa le
silence de l'habitacle.
-
Elle attends que son petit-ami lui répond. Ricana-t-il.
Lulu
sursauta et lança un regard acéré à son frangin qui éclata de
rire, vite coupé par un coup de pied. Puis Bastian répondit par un
coup de pied. Soudain, j'avais l'impression de regarder deux gamins
se battre pour une
sucette, mais un sourire malicieux me venait au visage. Ma lulu était
amoureuse.
-
Arrêtez de vous battre, tout de suite ! S'écria Kallans,
agacé. Sinon j'arrête la voiture sur le bas de côté et je vous
fous une raclée devant tout vos potes du lycée. Finit-il avec un
sourire sadique.
Soudain
les deux combattants s'écartèrent, et fixèrent chacun leur
fenêtre, d’un air revêche, qui me fit éclatait de rire.
-
Ça y est ! Elle a encore pété un plomb, la vieille ! Dit
malicieusement, Bastian. Aïe ! Mon jean, bordel !
-
Oups ! Ricanais-je, en rentrant mes griffes de louve et
repassant mon bras de l'autre de mon siège. Alors, ma lulu, c'est
qui ce Don Juan ? Demandais-je, avide à une Lulu, qui devient
rouge comme une pivoine.
-
Personne. Marmonnait-elle, en évitant mon regard.
-
Et bas, tu diras à ce « personne » de venir se présenter
à nous et d'éviter d'avoir des envies, sinon je lui brûle ce qui
lui sert pour être
un homme. Dit-il en s'arrêtant non loin
du lycée. Suis-je assez
claire, Lulu ?
Lulu
hocha la tête avant de sortir suivit de Bastian, qui jeta un regard
noir à Kallans. Je vis Bastian prendre un instant Lulu dans ses bras
et l'embrassait sur la joue avant de se séparer et rejoindre leurs
groupes d'amis respectives.
La
voiture redémarra et je me tournais vers Kallans qui avait l'air
bien énervé pour une simple amourette. Je l'observa jusqu'à qu'il
s'arrêta devant le lieu de mon travail. Une petite libraire de
quartier où on pouvait dénicher de magnifiques romans que je
lisait entre deux pauses.
A
peine le véhicule s'arrêta, Kallans se tourna vers moi avec un
grand sourire.
-
Passe une bonne journée, Audrey ! Me dit-il comme s'il n'avait
pas crié sur Lulu, un peu plus tôt.
-
Bonne journée, Kallans. Dis-je, intriguée avant de sortir de la
voiture.
Il
attendis à peine que je fasse le tour, et que je sois sur le
trottoir pour démarrer en trombe, faisant klaxonner les autres
conducteurs qui ont faillit lui rentrer dedans. De nouveau ma
sensation me reprit et cette fois, je suivis mon instinct.
Je
pris mon portable et appela un numéro que je croyais avoir oublié à
jamais, mais à parement il était gravé à jamais dans mon esprit.
Les
trois sonneries résonnèrent à
mon oreille, emballèrent mon cœur, puis une voix répondit.
-
Oui, Audrey ?
Je
sursauta et soupira en fermant les yeux. Je pouvais encore raccrocher
et me dire que c'était rien que mon imagination et la fatigue qui a
causé ce malaise. Que Kallans n'avait pas changé … Qu'à cette
simple histoire d'amour, il aurait taquiner Lulu et aurait juste
demander à sa petite sœur de faire attention à elle. Mais le voir
crier sur Lulu était étrange comme ce matin, avec Sam. Que
faisait-il debout devant le lit du plus petit avec un air tendu ?
Cette femme était du passé, je m'en était assuré avec Kallans …
alors pourquoi cette sensation qu'elle était là autour de moi et de
ma famille…
-
Si c'est pour entendre une fille qui soupire à mes oreilles, je
préfère qu'elle soit dans mon pieu et non au téléphone.
Recommença la voix douce et glaciale. Alors chérie, que veux-tu ?
Réponds sinon je raccroche.
L'image
du visage apeuré de Sam, celui triste de Lulu et le regard noir de
Bastian me revinrent. J’inspirai et prit ma décision.
-
J'ai besoin de ton aide.
Un
rire presque diabolique me répondit me donnant des frissons.
Qu'avais-je fait ? Etais-je devenue folle ?
Serais-je prête à sacrifier ma vie pour ma famille ? Oh putain
que oui ! J'étais même capable de tuer pour ça !
[Index] [Episode 5]
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