C'est ma vie #1


Un bébé à tout prix


 
Depuis mon mariage avec l’homme qui m’a réapprit à aimer, je ne cesse de voir des femmes enceintes et l’envie me broyer le ventre. Je veux un enfant.

Bonjour réalité !

Comme ma mère avant moi, elle m’a transmis sa difficulté à procréer. J’ai pensé que Filipe allait mal le prendre quand je le lui ai avoué, alors que nous étions encore fiancés. Et rien. Malgré son attitude macho — qui m’agace toujours –, il m’a rassuré et aimé comme toutes femmes aiment l’être. Ce jour-là je fus sûr de mon choix sur l’homme de ma vie.

Encore bonjour réalité !

Le plus gros problème fut la famille de mon mari. Son père et son beau-frère se moquent royalement de mes soucis et ne se mêlent pas des affaires féminines. Dès que la discussion dérive, vous pouvez voir mon beau-père sur son ordinateur faire la sourde oreille devant sa femme et mon beau-frère courir soit pour dormir soit pour bichonner sa voiture.

Pour ma belle-mère, ce fut la fin des haricots. Comme si je venais de lui annoncer que j’étais stérile alors que c’est le contraire. Mais trop tard, elle porte le masque de la mère qui veut devenir grand-mère; alors qu’elle l’est déjà, mais passons…

Concernant ma belle-sœur, elle n’arrive pas à concevoir qu’une femme peut avoir des difficultés à donner la vie. Elle a même osé me donner pour conseil de faire l’amour plusieurs fois par semaine. Pour elle cela fonctionne puisque l’ange Rafaël vient nous rejoindre. Mais pas pour moi, à part une grossesse nerveuse déclenchée par un énorme stress.
Ce ne fut pas là seul que j’eus. J’enchainai ensuite plusieurs grossesses «imaginaire» qui me dégoutèrent de moi-même et m’envoyèrent dans la déprime et les larmes que je déversai sur l’épaule de mon amie et presque sœur, Jennifer. Elle écouta mes déboires jusqu’à ce que je craque en déclarant que l’envie de me couper les veines refleurissait dans mon esprit. Je reçus alors le plus beau discours qui soit, avec colère et dégout sur mes pensées, de ma sœur de cœur. Elle s’inquiète pour moi et à envie de botter des culs, en commençant par le mien. Grâce à elle j’eus de nouveau l’envie d’avoir un bébé, mais cela n’enleva pas la peur de décevoir mon mari. Après tout, qui est né femme veut connaitre le beau jour de sentir la vie fleurir en soi.






Puis le temps est passé et j’essaye d’oublier cette jalousie qui me dévore quand je vois toute femme avec un ventre rond. J’ai trouvé mon antidote grâce à une petite abandonnée, une petite chatte au doux nom Arthémis (alias Mimi). Une petite boule de poils qui me redonna vie et apaisement. Elle me fit penser à ma chienne — Berger allemand au doux nom de Belle – qui m’a toujours consolée dès qu’elle me sentait triste et qui léchait mes larmes dans les coups durs.
Bonjour tristesse??!



Mon chaton grandit et mon besoin d’enfanter aussi. Mais un autre problème survient, je ne m’aime plus assez pour que mon mari me touche. J’ai grossi en tombant dans une boulimie psychologique et je me trouve trop énorme pour laisser Filipe me toucher. J’eus peur qu’il me quitte parce que je me trouvais trop moche, mais, encore une fois, il m’a confirmé qu’il est mon homme idéal. Cependant cela n’empêche que j’ai cette peur de me faire toucher par mon mari à cause de mon dégout de moi-même.

Au fur et à mesure du temps passé, la jalousie s’est éteinte envers les autres femmes lorsque je compris que cela ne servait à rien, surtout que j’ai la joie d’être entouré par deux neveux, David et Rafaël, qui me donne du baume au cœur. J’aime ces enfants comme s’ils étaient les miens.
La vie continue malgré nos problèmes, l’augmentation des femmes enceintes et le silence qui est apparu dans ma belle famille à ladite annonce de l’heureux évènement. Je ne comprends pas cet étrange silence quand ils m’annoncent qu’une femme proche d’eux, et que je connais, donne la vie. Ils attendent peut-être que j’explose de jalousie de voir un ventre rond dû à la grossesse alors que le mien est dû au pot de Nutella. Je ne sais pas, mais cela m’agace prodigieusement??!



Je peux avoir un franc-parler gênant pour les autres, surtout lorsque l’on critique les personnes que j’aime, mais je sais que j’ai passé le cap de la jalousie et face à ce silence ou secret interdit, je ferme les yeux. Parce que j’aime les enfants et je vais aimer les miens comme des petits miracles, comme ma mère pour moi. Je fus son miracle et j’attends le mien.

Oui, je ferme les yeux face au silence qui m’entoure.

Oui, je vais réapprendre à m’aimer pour que mon mari ne croie pas que je ne l’aime pas.

Oui, je vais aller voir un médecin pour savoir les chances de conception.

Oui, un jour, je porterais la vie et le crierais au ciel pour prévenir mes parents là-haut.

Oui, j’aurais un bébé à tout prix.


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